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Ces œuvres monumentales ne sont pas faciles à présenter au public. Le chemin de l'atelier palois à notre ruedo n'était pas bien long, mais la masse de métal pèse son poids et le voyage comme l'installation étaient délicats. Ces pièces d'acier sont pourtant faites pour les grands espaces et les lieux qui peuvent leur répondre. Alors des arènes étaient faites pour accueillir ce travail.
Reprenant une phrase de d'Ormesson, Balta nous dit : tout sort de la matière et tout monte vers l'esprit. Des mots qu'on pourrait aussi entendre dans la bouche d'un aficionado.
- La force de la parole et du silence. Depuis la nuit des temps, l’homme s’est attaché à faire sonner la parole dans les théâtres antiques et les hémicycles, nous dit Balta. La place, la piste, l'arène, pouvons-nous lui répondre. L'hémicycle qu'il nous propose trouve logiquement écho au cercle que nous lui offrons.
- Le défi. Celui de Janus parait-il, le Dieu aux deux visages. La guerre et la paix, le passé et le futur, le dos à dos, une chose et son contraire. On y verra ce que l'on veut. Les hommes sont malgré tout bien là, qui lui font face. Et le Dieu est parfois toro, féroce et majestueux comme ces sculptures.
- L’esprit domine le monde. Ici ce sont nos 5 sens qui libérés peuvent donner libre cours à nos rêveries. La réunion de notre côté animal et sensuel et de notre dimension émotive et spirituelle.
La présence des œuvres de Balta entre donc bien en résonnance avec nos arènes dans un dialogue alliant force et beauté. Ces sculptures, comme la tauromachie se retrouvent dans cette transmutation d'un moment sauvage et inquiétant, en un instant doux et artistique.
Françoise Gilot, une des compagnes de Pablo Picasso disait : La corrida est un spectacle qui ne s’explique pas. On s’y implique. Il s'agit bien aussi du voyage auquel nous invite Balta.
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