Première visite chez les frères Gallon - 25/02/2011







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   Et maintenant à vous de choisir...










   Il faut rentrer à Plaisance pour la réunion de bureau !




Discussion et débat sur la route du retour


On m'invite à aller choisir le lot de novillos pour la journée taurine de Plaisance. Ma fichue pudeur n'a pas résisté longtemps et mon impression d'illégitimité a volé en éclat sous les battements de mon cœur d'aficionado ! Folie de plus au milieu de cet hiver bien rigoureux : prendre la route, faire un aller retour à quatre, pour aller en Provence, à Arles.  Les vitres de la voiture se couvrent rapidement de buée par la vigueur des gasconnades sans fin. Réunion de bureau informelle, débat plan à l'appui sur la disposition du prochain espace repas devant les arènes. Et puis de temps à autre les silences pleins de présence. Petits cafés, clopes et à nouveau la route sans impatience. Dîner non loin des arènes d'Arles, celles qui ont vu naître ma passion taurine un week-end Pascal à la fin des années 80. Au menu, pieds et paquets et millefeuille à la crème de marron. J'y retournerai un jour. Discussion amicale jusqu'à 1H30 avec mon "coturne" dans le même lit ! Et puis rendez-vous à 8H00 au Mas Thibert avec Michel Gallon. Juché sur la remorque du vieux tracteur, au sommet de bottes de paille, nous prenons les chemins boueux au milieu des herbages et des petits chênes verts. Mes vieux souvenirs d'ornithologie remontent. Ces longues après-midis de solitude, jumelles au cou à la recherche des bécasseaux et autres échassiers. La Camargue m'évoque le marais mouillé de mes Charentes enfantines. On ouvre la première barrière et les premiers toros nous apparaissent. J'ai toujours eu un faible, de l'ordre de la tendresse pour les clôtures en bois le long des champs. Curieuse émotion pour une telle banalité. Est-ce l'attrait de l'interdit imaginaire matérialisé par les piquets ? J'y vois paradoxalement l'image d'une certaine fragilité ! Comme une tolérance tacite entre l'homme et la bête. Et puis, cette impossibilité de parquer mes pensées au point d'associer ces barrières à ma vision du paysage rural remonte à bien longtemps. Dans le marais poitevin, sur les chemins tortueux de l'Aubrac, au dessus des petites criques dans le Devon, dans le Campo Charro… Bon, oserais-je dire que la suite est du domaine de l'intime, un peu comme on visite une vieille église romane. On laisse déambuler son regard sachant qu'il va se poser sur un détail qu'on ne cherchait pas. Très bêtement, j'éprouve une certaine solennité dans cette sortie. La nécessité de ne pas faire trop de bruit renforce mon impression. Vient ensuite le moment du choix. Je n'en dirais pas plus. Chacun porte une attention particulière à un aspect de la présentation. J'ai aussi été très touché par la disponibilité de Michel Gallon. On sait le mundillo taurin assez dur. La gentillesse de ce ganadero est une vraie richesse. Nous aurons plaisir à le recevoir à nouveau à Plaisance. Olivier K