|
PLAISANCE : OREILLE POUR CASTANEDA
On lisait quelque interrogation dans les yeux de Jean-Louis DARRE, ganadero de l'ASTARAC au sortir de cette novillada du 14 juillet dont le maigre bilan ne reflétait certes pas ses espérances. Dans sa bonté le Président Bruno aura accordé la seule et unique oreille du dernier becerro à Julio CASTANEDA (perle et or, salut après avis et oreille) après une aimable faena. Capote alluré et palos envolés du jeune vénézuélien, brindis au public et toreo a mi hauteur. La musique ne s'imposait pas mais elle était bien belle... La bonne volonté est évidente, le métier manque encore naturellement, l'entière est tendida et l'oreille récompense le bon vouloir. Face à son premier il aura d'abord manqué de confiance et fait beaucoup toucher l'étoffe puis, peu à peu, officiera mieux sur la droite avant plusieurs lames néfastes. En gris pâle et or, Juan LEAL (salut aux tercios et silence après deux avis) ouvrira les débats face à un bon becerro, notamment du côté droit, que le jeune élève d'Arganda del Rey tuera d'une entière en se jetant. C'est face à son second, superbe becerro pétri de qualités, que le jeune élève de l'école taurine du Juli réalisera une excellente faena. Larga au planches, capoteo varié et musique immédiate de la pena Al Violin pour de bonnes séries servies avec envie des deux bords. Deux oreilles étaient à portée de main sans une kyrielle de lames effrayantes. Troisième homme, vainqueur du bolsin de Bougues, Juan Ortega (marine et or, silence et silence) ne laissera pas en terre Gersoise un souvenir impérissable. Certes le jeune garçon est parfois élégant mais cultive plus l'allure que l'efficacité face à un bon premier becerro entrepris exclusivement à gauche. Encore un manque d'engagement face à son second après une réception allurée et une faena beaucoup touchée. La lame est dans l'épaule et le silence se fait. Au sortir des arènes copieusement garnies, on regrettait que ces becerros d'origine Guardiola n'aient pas été mieux compris et exploités.
Pierre Charrain sur terrestaurines.com
|
|
|
|
Castañeda sauve la novillada à Plaisance
Hier, aux arènes de Plaisance-du-Gers, la novillada face aux Astarac de Jean-Louis Darré fut la course des regrets. Silence pour Juan Leal et Juan Ortega. Seul Fabien Castañeda est parvenu à couper une oreille au dernier toro.
«On pouvait couper six oreilles, une par toro», déclarait Louis Lagravère, au dernier coup de descabello de la novillada sans picadors de Plainsance-du-Gers. «Je suis un peu triste, je pense que mes toros méritaient une mise à mort plus brillante», commentait l'éleveur Jean-Louis Darré. «Vingt sept coups d'épée…» ajoutait-il. «J'ai rarement vu cela.»
Et pourtant c'est, parfois, la dure loi de la tauromachie, car dans la lidia il n'y a pas grand-chose à reprocher aux trois novilleros, Juan Leal (salut et silence), Juan Ortega (silence et silence) et Fabien Castañeda (silence et oreille)… Quant aux Astarac de Jean-Louis Darré, très bien présentés, lourds et mobiles, il y avait de quoi à trembler en se souvenant de leur origine Guardiola. Et pourtant, avec les six, au cours des deux heures trente de course, pas un coup de tête… des charges rectilignes et parfaites, de quoi faire briller les toros. Dans des registres différents, les trois novilleros auraient pu y parvenir ou presque. Pas grand-chose à leur reprocher, mais au moment de mettre à mort, il manquait la pointe de courage, cette volonté qui fait basculer entre les cornes, ce moment d'ultime courage. Aussi on est resté sur la faim de cette réussite qui concrétise une bonne faena… Huit pinchazos et deux avis pour Juan Leal, six agressions à l'acier et un avis et deux agressions et un avis pour Juan Ortega, tout autant ou presque pour Fabian Castañeda qui parvient à couper une oreille avec le dernier… C'était le jour où l'on se prend à regretter d'aimer la tauromachie car tout était là pour un succès et on n'a fait que l'approcher. Ce fut la course des regrets. C'est bien dommage, car ces six novillos de l'Astarac méritaien mieux. Mais il y a des jours où les choses ne fonctionnent pas.
Jean-Michel Dussol dans la Dépêche du Midi
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|