Peña taurine "Vivement 5 Heures" de Plaisance du Gers

   LES RESENAS 2008

Javier Jimenez sort en triomphe des arènes
Deux vueltas pour les novillos du Lartet qui perdent trois oreilles

Dans La Dépêche du Midi - Jean-Michel Dussol

En quelques années, la novillada sans picadors de Plaisance-du-Gers est parvenue à s'inscrire dans la lignée des grands rendez-vous taurins gersois.

Alors que José-Antonio Morante de la Puebla faisait chavirer de bonheur les peñas de Pampelune, le blondinet Javier Jimenez, un gamin d'Espartinas, sauvait l'excellente novillada de Paul et Jérôme Bonnet dans les arènes de Plaisance. Javier Jimenez, le seul qui ait eu la volonté de faire course. Car que reprocher aux six novillos du Lartet ? Sûrement pas de donner des coups de tête. Tous sont passés dans le sillage des nobles, sans s'écarter d'un millimètre. Et pourtant, ces señoritos, qui n'avaient rien à gagner à la sortie, se sont contentés de quelques passes données sur la charge de ces novillos. En fait, pas grand-chose à dire de Diego Fernandez (salut et silence) et de Mario Diegues (silence et silence). Ils ne pourront pas dire que les toros français n'ont pas de qualités. Il n'y avait rien à jeter dans les adversaires venus des pentes du Lartet. Mais ce diablotin de Javier Jimenez avait bien compris que l'on pouvait se faire se remarquer. A peine un peu de courage et la volonté de rester les pieds rivés dans le sable pour attendre la charge. Quand c'est passé une fois, le bonheur vient en suivant et Javier Jimenez ne s'est pas privé de baisser la muleta et de prendre le rythme qu'il fallait pour caresser le sable. Avec son premier Lartet, il faisait durer le plaisir avec une volonté d'éternité et les passes s'enchaînaient sans jamais le moindre coup de tête (une oreille). Il allait encore ralentir le rythme avec le dernier toro de la soirée. Impressionnant de force et de gabarit, mais un noble de la plus pure lignée& pas le moindre coup de tête dans ces naturelles d'enfer dont nous régalait le gamin d'Espartinas. Deux bousculades sérieuses pour le frisson& et deux oreilles après une entière et trois descabellos& et, comme pour son premier toro, une deuxième vuelta à l'animal et une sortie en triomphe pour le garçon.


Javier Jimenez et les autre
Par Don Pedro sur toreria.net

Le novillero d'Espartinas sort en triomphe, deux vueltas pour les novillos du Lartet qui auraient du laisser beaucoup plus d'oreilles.
- Diego Fernandez (rose et or) Salut et silence
- Mario Dieguez (rouge sang et or) Silence et silence
- Javier Jiménez (rouge et or) Oreille et deux oreilles

Avec une puis deux oreilles en poche le jeune novillero élève de l'école taurine d'Espartinas, Javier Jiménez, sortira par la " grande porte " des coquettes arènes de Plaisance du Gers, fort copieusement garnies en ce 14 juillet. Il est vrai de dire que par rapport à ses compagnons de cartel ce Javier là a parfaitement exploité un premier et bon novillo accueilli par deux largas et un capoteo généreux. Musique immédiate pour une faena variée, plaisante à voir servie à un novillo collaborateur hélas occis d'une lame perçante. Oreille et vuelta pour le novillo. Le plus lourd de l'encierro envoyé par Paul et Jérôme Bonnet sera une fois encore exploité avec beaucoup d'envie. Les quites sont splendides, le novillo est inlassable et la faena ira un peu a menos, le jeune andalou voulant trop en faire, péché de jeunesse payé immédiatement par quelques volteretas. Lame quelconque, plusieurs descabellos et ... deux oreilles dégringolent d'un généreux palco qui accorde, avec raison par contre, la vuelta de ce sixième novillo.
Diego Fernandez, se montrera parfaitement appliqué au cours d'une première faena distillée face à son premier pourvu de quelques épines. Les palos sont posés allègrement et la faena, brindée au public, sera par contre bien construite mais sans transmission. Timide salut. Bis repetita face à son excellent second, negro bragado, accueilli par une larga, pour une faena comportant de splendides séquences toreras qui, curieusement ne passent pas aux gradins ! Lames néfastes et silence pour l'élève de l'école taurine Madrilène du Juli.
Venu en remplacement d'Antonio Jésus Espaliu, Mario Dieguez restera discret au capote face à son splendide premier puis abandonnera la gauche rapidement pour se cantonner à droite assez maladroitement. Le novillo a quelques aspérités que le jeune novillero n'arrivera pas à gommer. Les lames sont plus que néfastes alors que sonne un avis et que le silence se fait pour notre remplaçant. Son second qui, lui aussi répète sans cesse, sera entrepris manifestement avec plus d'envie.

Beccerada du matin
" Au boulot les minots ! " Face à une très agréable entrée et en prélude à la novillada de 18H00, la Pena " Vivement 5 heures " proposait gratuitement une capéa à base de bétail de Michel Agruna comptant pour le trophée des capeas de l'Armagnac. Au paseo un Clementito, de l'école taurine d'Hagetmau, prêt à en découdre avec son adversaire qui se révèlera, hélas, parfaitement invalide. Rien à faire pour tenter de bâtir la moindre faena si ce n'est que d'aller voler une passe par-ci ou une par-la. Avec lui, un minuscule élève de l'école de Colmenar Viejo, Josete, qui sera déclaré vainqueur de cette matinée. Pas désagréable à voir face à un bon becerro cette fois qu'il entreprendra comme un grand. Vuelta et prix offert par les areneros du cru. A noter les timides premiers pas de demoiselle Nelly qui ne restera pas les bras ballants face à son adversaire. Une vache était ensuite proposée aux amateurs, peu nombreux, conscients qu'elle connaissait déjà le grec et le latin …



14 juillet taurin à Plaisance-du-Gers, la peña " Vivement 5 heures " avait remarquablement organisé la journée
Sur le site de la Fédération des Sociétés Taurines de France

Le matin, capea gratuite et gros succès populaire Deux añojos de Michel Agruna pour les jeunes Clementito de l'école taurine d'Hagetmau et le tout petit Josete de l'école de Colmenar Viejo. C'est ce dernier qui, mieux servi par le sorteo, triomphe et reçoit le prix offert par les areneros. Quant à la vache proposée aux amateurs, parce que trop savante, elle eut beaucoup de mal à en rencontrer de près.
A 18 h, novillada sans picador, Six erales du Lartet de Paul et Jérôme Bonnet pour Diego Fernández (école de Madrid), Mario Dieguez (école de Séville), Javier Jiménez Avecilla (école d'Espartinas). Excellents, ces erales du Lartet ! Jolis, bien présentés, mettant la tête mais vifs pour la plupart et réclamant un minimum de lidia. Deux furent primés d'une vuelta. Le premier, Pintor, castaño, qui serrait à gauche dans la cape, fut le moins intéressant du lot, faible, ployant les antérieurs et rapidement bouche ouverte.
Diego Fernández essaye bien de conserver sa muleta haute mais sans grande conviction. Il termine par un pinchazo suivi d? une très vilaine atravesada. Zéro ! Le quatrième, Quemadura, un joli negro bragado, avait une charge franche et tenait la distance. Diego débuta assez bien à la cape et déclencha la musique muleta en main. Mais ça devait rapidement aller a menos. Fin catastrophique par deux épées plantées au niveau de l'épaule L'animal meurt d'ennui et d'hémorragie.
Mario Dieguez affronte le deuxième animal, Tonteando, castaño, très bien présenté Cañada ne brille pas aux banderilles. Muleta brouillonne pour ne pas dire torchonnée . Le becerro méritait mieux. Fin pénible ayant nécessité cinq assauts : un mete y saca, puis une lame entre chair et peau, puis une atravesada, puis un pinchazo et enfin une épée concluante. Tesoro, le quatrième, un negro, qui montra toute sa noblesse à la cape et permit un joli quite à Javier Jiménez, fut encore gâché à la muleta. Fin par trois pinchazos, un avis et enfin une épée qui a, au moins, le mérite de l'efficacité.
Javier Jiménez qui était accompagné du directeur et professeur de son école d'Espartinas, en la personne de Antonio Ruiz Rodríguez autrement dit "Espartaco padre", allait sauver la novillada et révéler les dimensions des erales du Lartet. Il reçoit le troisième, Protagonista, un beau castaño par deux largas de rodillas suivies de lances spectaculaires.. Le ton est donné ! El San Gilén se distingue par deux bonnes paires de banderilles. Excellente entame par derechazos. Musique immédiate. C'est un peu plus difficile à gauche mais le bond novillero gère très bien. La faena se poursuit avec dominio et alegria. Deux pinchazos et une épée atravesada n'empêcheront pas l'octroi de l'oreille. La vuelta est accordée au novillo. Severo, le dernier, le plus volumineux du lot, un magnifique negro, est l'occasion de jeux de capes splendides. Le public est heureux. Musiques dès le premières passe de muleta. Le taurillon est inlassable et Javier torée a gusto. Il ne sait plus, péché de jeunesse, s'arrêter et, dans un final à genoux, il prend un tampon et subit une voltereta. Estocade tombée. Descabellos. Deux oreilles un peu généreuses. Vuelta au torito tout à fait méritée.
En conclusion, ces jeunes apprentis ont eu à affronter un fameux bétail. Diego Fernández et Mario Dieguez ont encore beaucoup à apprendre. Javier Jiménez a montré d'indéniables qualités et leur a été bien supérieur. Il lui reste à mieux assurer son épée.
Grand triomphe des Bonnet père et fils.
Plaisance du Gers s'inscrit avec bonheur dans ce riche panorama des novilladas du Sud-Ouest qui séduit et attire de plus en plus d'aficionados. Encore bravo à "Vivement 5 heures" !



Dans La nouvelle république des Pyrénées le 20 juillet 2009



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